Mars 2020 : confinement. Ça commence dans un pays lointain, mais finalement ça s'est concrétisé pour nous aussi, quand même.
Le confinement a été nécessaire pour limiter un peu la propagation du virus. Stéphane ne se prononce pas sur la gestion de la crise précisément, il n'est pas épidémiologiste.
à l’école, beaucoup de problème. L’Éducation Nationale suggère d’utiliser @Framasoft qui n’est qu’en association ! Le problème a été encore plus important à cause du discours du ministre, s’adressant à des enfants, en disant qu’on était prêts. (mais en fait non)
Wikipédia (associatif et public) et Netflix (privé) marchaient bien.
Au travail : #çaDépend. Certains employeurs manquaient de confiance en leurs employé·e·s, d’autres voulaient vendre des services de visioconférence…
On a subi un discours assez moralisateur des autorités et des éditorialistes. « Arrêtez de vous distraire, laissez les ressources aux vrais gens qui travaillent. »
Résumé : l'internet a connu une augmentation de trafic, mais limité. Rien à voir avec le trafic automobile lors de départ en vacances par exemple.
Sur le point d'échange internet de Francfort (https://de-cix.net/en/locations/frankfurt/statistics) on voit bien une augmentation au premier confinement, mais c'est pas énorme par rapport à l'augmentation normale de l'usage d'Internet.
Pourquoi est-ce que l'Internet a tenu ? La prise de conscience de la pandémie a été (très) tardive, et du coup, l'augmentation du trafic a été assez rapide.
Eh ben en fait, accrochez-vous bien, #lesGens utilisaient déjà l'Internet.
En plus, le réseau est déjà surdimensionné, pour faire face aux imprévus (flash crowd). Quand Apple sort une mise à jour, quand un nouvel épisode de Game of Thrones sort…
→ L'internet ne fonctionne pas à 100%, il y a de la marge.
Concentrons-nous sur les services maintenant. Pourquoi certains ont-ils craqué ?
1. certains sites Web sont mal conçus, trop dynamiques, c'est-à-dire qu'ils cherchent trop souvent des informations sur un serveur. Servir du contenu statique est bien plus efficace.
@tkpx on m'a dit ça à l'oreillette aussi. Je vais transmettre à la pause :) On verra si on peut changer quelque chose, c'est peut-être à cause du débit du centre ?
Réponse : c'était pratique, c'était connu par des profs et par les élèves (TikTok, Instagram, Discord…)
C'est dommage, ça aurait été l'occasion de sensibiliser à la souveraineté numérique, aux problèmes de vie privée…
Pourquoi est-ce que ces services ont fonctionné ? Pas purement parce que c'était privé/commercial (non non, pas besoin de tout privatiser). Une bonne partie de la raison, c'est que chez les Gafa, on privilégie les trucs qui marchent. Dans la tradition française, on préfère les discours à l'opérationnel.
On peut constater que ça marche bien, les Gafa, techniquement. Mais la solution, c'est pas de les utiliser tout de suite, sans réfléchir. Plutôt de voir comment ils font, et de faire pareil sans leurs pratiques qu'on n'aime pas (surveillance, pubs…)
Autre question : l'inclusivité. @Cumulo a fait les frais de son université qui a utilisé des services non compatibles avec GNU/Linux par exemple. On fait quoi ?
La réponse : c'est fréquent. Au Cnam, l'environnement Microsoft est pas mal utilisé par exemple. Pareil dans d'autres universités.
Le souci, c'est qu'on est mal reçu·e quand on soulève le problème. Même quand le discours politique est de dire qu'on lutte contre le capitalisme.
Le changement est long, il faut faire de la sensibilisation (comme aujourd'hui !). (#my2cents : la route est longue mais la voie est libre, comme écrit sur le t-shirt de @bortzmeyer !)
En plus, pendant la pandémie, "c'était la crise". Alors il fallait pas pinailler, pas le temps pour les petites considérations.
Autre situation, un peu inverse : au départ, plein de solutions différentes en fonction des profs. À partir d'un moment, tout a été centralisé localement vers des services hébergés par l'école.
Mais il y a un biais : c'est une école d'ingénieur·e·s en informatique (cela dit, le Cnam, pareil…)
Ce genre de situations étaient globalement peu fréquentes.
Question : mais du coup, n'y a-t-il pas une contradiction dans le discours politique, dans lequel on retrouve souvent la "souveraineté numérique", alors qu'on n'investit pas dans le public ?
Réponse de @maiwann : dans le public, vu que lae fonctionnaire coûte trop cher, on fait faire des logiciels par le privé.
Complément de réponse de Stéphane : on pourrait aider des initiatives qui existent. L'exemple de #PeerTube et #Mobilizon, financés de manière participative. L'État aurait pu aider !
#Astuce : quand il y a "souverain" dans le nom de projet, faut faire attention.
Réponse : plein de cas différents. Des élèves/étudiant·e·s dans des habitations insalubres, des personnes habituées ou non à travailler en autonomie…
Souvent, la "fracture numérique" on la définit par le matériel (fibre, pas fibre, ordinateur, pas ordinateur…). Mais en réalité, il y a la connaissance des services, des outils qui joue également. Tous les âges peuvent être impactés.
Autre témoignage : pendant le confinement, une autre personne a décroché totalement de son ordinateur. À la suite d'un petit problème, elle a dû faire réparer son ordinateur et désormais elle se remet petit à petit.
Témoignage encore : une personne travaille pour une université privée. Elle a pu faire des statistiques de connexion au VPN de l'université, hors temps de travail. La statistique a été multipliée par deux. Malgré le "droit à la déconnexion".
Ce sont surtout les "petit·e·s employé·e·s" qui travaillent en dehors des horaires. Pour travailler une fois que les enfants sont couchés par exemple.
Autant d'exemples qui montrent que les usages sont bien différents ! Mais ces usages ont changé.
Le télétravail induit une connexion sur une plage horaire plus large (à cause de la peur des manageur·euse·s). Et pouf, on a complètement invisibilisé la double journée imposée à beaucoup (surtout des femmes, d'ailleurs). Le "on a réussi" est un peu amer, donc.